Près de deux jours se sont déjà écoulés depuis le départ d’Holcim-PRB de New York et la course bat déjà son plein ! Après les premières heures passées aux réglages fins du bateau et à enchainer les manœuvres pour échapper aux pièges d’un vent très instable, Nicolas lunven a réalisé une superbe nuit sur le plan tactique et navigue dans le groupe de tête. Il occupait la position de leader au classement de ce matin et est 3e cet après-midi mais les écarts sont infimes. Moins de 6 milles le séparent de Boris Hermann qui mène la flotte actuellement.

Nicolas est pleinement dans le match et se satisfait de jouer avec les meilleurs couples bateau/skipper de la classe IMOCA. Les bateaux naviguent à vue et Nicolas a fait parvenir hier une photo impressionnante où il progresse bord à bord avec le skipper allemand de Team Malizia. « Le début de course a été intense. Les conditions étaient erratiques avec un vent un peu foufou ! Il fallait être sur les écoutes tout le temps et à la manœuvre aussi. Cette nuit, j’ai pu me reposer et manger. Ce midi, je me suis fait une tartiflette. Tout va bien. Par le travers au vent, j’ai Charal et par le travers sous le vent, j’ai MACIF. Je suis plutôt content de mon début de course, je suis carrément dans le match. C’est super ! Pourtant, sur les premières heures, je n’étais pas très bien inspiré mais c’est rentré dans l’ordre. La première nuit, dans le vent très faible, je suis bien revenu au contact. Et hier, au passage du way point situé à 200 milles au large, le vent était fou. Il était cisaillé comme si on progressait dans le dévent d’une montagne alors qu’on était au milieu de nulle part ! Il y avait des bascules de 40 degrés parfois. Mais à ce jeu, je n’ai pas été malheureux. Ça m’a permis de revenir et de doubler pas mal de bateaux pour accrocher le groupe de tête. Paprec Arkea est parti dans une petite option un peu différente. Il est derrière mais je le surveille ce Yoann Richomme (rires) » analyse le skipper d’Holcim-PRB.

Toute la journée et jusqu’à demain matin, les IMOCA vont profiter de conditions de navigations sympathiques avec du vent stable et une mer plate. Cela va être une course de vitesse entre les leaders avant d’attaquer une zone de transition dangereuse qui va les contraindre à se positionner au sud ou au nord pour la suite de la course. Pour l’heure, Holcim-PRB fait route à l’Est-Nord Est et Nicolas va devoir trouver la bonne trajectoire pour contourner ou traverser un thalweg, une zone de basse pression dans laquelle le vent sera très faible. Les schémas météo ne sont pas alignés. Le solitaire a donc passé une partie de la journée à la table à cartes pour décrypter les données et gérer au mieux le passage de cette zone prévue pour demain midi. Derrière, il pourra relancer sa machine grâce à un flux salvateur de sud-est. 30 à 35 nœuds sont attendus… De quoi progresser rapidement au reaching sur la route vers Les Sables d’Olonne, au moins pour quelque temps. Car les vitesses moyennes sur cette transatlantique ne devaient pas atteindre des records. Une grande dorsale anticyclonique, dont la position est assez inhabituelle pour cette période de l’année, a pris sa place au cœur de l’Atlantique nord et devrait ralentir nettement la flotte bien.